• Il y pensera ...

    L'histoire de deux inconnus, qui n'eurent qu'a se regarder pour savoir. Mais savoir quoi... ?

    Ce que serait leur destin ?


  • Ce matin, il se leva. Il alla dans la salle de bain. Il ouvrit le robinet, fit couler la douche, se regarda une fois dans le miroir, pris sa douche. Il etait plutot normal pour son age. Assez grand sans pour autant etre immense, fiere de sa musculature (qui ne l'est pas ? ) meme si ce n'etait pas vraiment un Hercule, mais ses yeux...ses yeux. Eux n'etaient pas normaux. Ils vous regardaient, un regard profond. Il etait fin pres, petit dejeuner englouti a la va-vite et il partit.

    " -Alors ? Cette article ? Il vient pour quand ?

    -Je ne l'ai pas encore termine monsieur. Je vous l'ammene dans quelques semaines...eh,il faut que je fasse encore des recherches pour le faire valoir.

    -La semaine prochaine ou la porte ! C'est compris ? "

    Bien sur qu'il avait compris.  Ce n'etait pas si dur que ca tout de meme, il n'etait pas idiot. Certes il avait des petits moments ou il n'etait pas vraiment lui-meme, mais il savait rester calme dans n'importe quel contexte. Son patron le menait par la baguette, il savait que meme si il rendait son article a la date donnee, il serait vire. Mais au fond il s'en fichait, c'etait le moment qu'il attendait depuis toujours. Laisser sa marque. Par un article plus que innovant mais tellement bien realise que son patron n'y verrait que du feu et le publie dans le journal du jour suivant. Seulement, il fallait d'abord un sujet...


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  • Partout, il cherchait. Le moindre petit indice sur son sujet, nulle part, il cherchait toujours. Les peoples qui allaient et venaient ne l'interessait pas, le monde en guerre: pas plus interessant pour lui, le nouveau continent decouvert : tout le monde le savait deja. Non, il cherchait un sujet plus... personnel et original.

    Qui aurait cru que son article porterait sur elle ?


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  • Elle se leva. Pris une courte douche, s'habilla et parti sans meme avoir pris un morceau de pain. Chaque matin elle adorait se lever et partir de chez elle pour faire des nouvelles rencontres, decouvrir le monde, prendre en photo des moments insolites et peut etre trouver le travail dont elle reve chaque nuit ? A peine sortie, la pluie l'arrosa. Son sourire grandit, elle remonta, pris son appareil photo ainsi qu'un parapluie et s'en alla.

    Qui aurait cru qu'ils allaient se rencontrer ?


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  • Elle courait. Elle dansait. Elle aimait la pluie, le froid, l'eau fraiche. Elle etait heureuse. Apres tant de mois passes sous la canicule elle se sentait revivre peu a peu. Avec son appareil elle prenait chaque instant de ce moment de bonheur afin de le faire partager a tous. Les couples qui cherchaient un refuge, les vieilles dames qui ne veulent plus courrir et se laissent friser les cheveux, le jeune homme qui leve les bras en l'air et souri au ciel.

    Il aimait la pluie. Il levait les bras en l'air en signe de joie. Il aimait sentir la pluie couler tout au long de son corps. Rien de plus agreable. Il voulait ecrire a propos de tout. Des jeunes couples qui dansaient gaiement sous la pluie, des vieux monsieurs qui pestaient sous leurs parapluies, la jolie jeune fille qui prenait en photo tout ce paysage en dansant avec une legerte certaine. Il la trouvait formidable. Elle ne se souciait pas de la pluie. Elle aimait faire ce qu'elle voulait. Il etait sous le charme. Il sortit son bloc note, nota quelques mots.

    La Fille de la Pluie.

     


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  • C'etait elle. Sa chance. De laisser sa marque. Son esprit. Il reprit son bloc et la decrivit comme joyeuse, insouciante et fraiche de vivre. Puis, il chercha ce qu'il pourrait dire de plus. Sans parler de la pluie. Enfin, il cherchait tout en l'observant. Elle avait un sourire qui pouvait rendre cette journee pluvieuse en le plus beau jour d'ete. Brune, mi-longs pour les cheveux et un regard percant mais berce par la douceur. Il ne souhaitait qu'y plonger ses yeux. Elle avait l'air heureuse. Simple. Amicale.

    Elle aimait beaucoup cet homme qui la regardait d'un air insistant. Comme si elle etait un oiseau rare qui venait d'apparaitre sous les yeux d'un pauvre aventurier. Etant reveuse de nature, elle s'etait imagine qu'il etait en quete de cet oiseau aux milles couleurs. Puis elle reprit ses photos extravagantes sans pour autant etres des plus originales. Qui n'a jamais prit un poteau en photo ? Mais lorsque vous apercevez le couple d'oiseau se regardant pupille dans pupille tres amoureusement, vous vous dites: '' elle est fantastique, a-t-elle reelement pris cette photo en plein coeur de Paris ? ''.

    - Suis-je l'oiseau aux milles couleurs ?

    Il leva la tete. Elle se tenait la, mains sur les hanches, la pose tres confiante. Il mit un instant a saisir la phrase, un autre a l'analiser et un dernier pour savoir quoi repondre.

    -Ca se pourrait que vous le soyez. En tout cas vous pourrez etre le mien.

    -Vraiment ? Merci !

    Elle lui fit un calin, deposa un baiser sur la joue qui rougit et parti en sautillant. Il n'avait pas comprit, mais savait que cette fille, il la reverrait. Un jour. Heureuse, elle n'avait qu'une envie: monter sur les toits parisien et crier son bonheur.

    La pluie lui avait manque.


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  • Il l'avait photographiée dans son esprit. Elle le faisait rever. Depuis ce jour ou il l'avait rencontrée, il n'esperait que la revoir. Chaque jour, chaque soir durant une semaine. Puis il la vit une fois de plus. Dans une robe bleue marine fermée par une ceinture, elle n'avait pas son appareil. Elle avait un crayon et un bloc note. Lui, un appareil.

    Leurs regards se croiserent. Longtemps leurs yeux valserent, puis il prit la main de la jeune fille. Et la fit danser. Seuls, sur la place ils étaient heureux. Ils s'étaient cherchés, regardés, aimés. Apres la valse, ils rapprocherent leurs deux visages d'enfants et y déposerent chacun un baiser.

    Pétillants, ils danserent jusqu'au bout de la nuit. Ils eurent froid, faim, soif. Mais ils avaient trouvé leur bonheur, a quoi bon rester sur Terre ? Le lendemain, deux corps enlacés, blancs, froid, gisaient.

     

    Il avait fait de lui un article qui parut le jour suivant.

    Elle avait fait d'elle la photo de l'article.

    Ils avaient faits d'eux, le coup de foudre le plus mortel...


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